D’un irrépressible sentiment de solitude
Je n’ai plus d’appétit.
Je suis las.
Je contemple mes amis qui partagent la solitude glacée de cette cellule d’isolement, loin de tous, loin de tout, l’espoir s’est éteint, nous sombrons dans un intense désespoir, il ne reste plus grand chose si ce n’est la lassitude des terres glacées, même si nous sommes dans lieu brûlant sous un soleil ardent.
Le Yéti anarchiste s’est blessé la main en frappant contre la porte et les murs et depuis s’est enfoncé dans son monde de montagnes et hauteurs oubliées.
La machine à gaz rondouillarde à tendance politicienne ne dit mot.
L’autruche volante, flottante et trébuchante récite l’alphabet, sans fin et dans le désordre.
Il nous arrive de pleurer.
Nous ne parlons plus.
Le sort de nos amis nous torture.
Nous avons perdu le sens des réalités, du temps, de l’espace et même de nous-mêmes.
Nous ne savons plus qui nous sommes.
Nous sombrons dans la folie.
Je n’ai plus d’envie, même plus celle d’écrire.
Je suis à bout.
J’essaie en vain de ne plus penser aux pingouins à lunettes roses, à l’extincteur fort sage et à Maria dont la destinée probable me glace le sang.
Que demain vienne avec ses songes, ses ombres et sa mort.
Pardonnez-moi ces paroles sombres. Je suis un autre.