De nouvelles arrestations et, enfin, un progrès dans l’enquête sur les évènements dont il s’agit…
Des nouvelles du front ? Vous me demandez des nouvelles du front ?
Que puis-je vous dire… Tout est calme ce matin, plus de manifestation, plus de vandalisme, plus de violence, tout ceci est dorénavant sous contrôle des forces de sécurité, devoir, droits et amours républicains ou similaires. Les éléments dont il s’agit sont intervenus à 3 heures 33 ce matin vidant d’un seul coup la place de la justice immanente et celle de l’ordre imminent, ne laissant plus qu’un lointain souvenir perdurer façon brouillard léger du mois d’avril en Picardie orientale sur les vestiges des remous et turbulences passées.
Car il faut bien l’admettre, mes amis pingouins amateurs de Piero della Francesca se sont avérés être de sacrés empêcheurs de manifester en cercle, retreint ou non. Comme je vous l’ai rapporté hier, ils se sont regroupés derrière une banderole traditionnelle pour eux, je veux dire une étrange représentation du rêve de Constantin à base de crayons, gouaches et plastiques de supermarché, puis ont scandé des slogans particulièrement virulents contre mes amis emprisonnés au nom de la sacro-sainte responsabilité et culpabilité des vivants quels que soient les troubles ou incidents dont il peut s’agir.
Je ne reviendrai pas sur tous ces évènements, je ne veux pas vous lasser. En bref, d’hurlements en vociférations dodécaphoniques ils sont parvenus à regrouper des centaines de personnes derrière leur bannière et à les conduire au bas des marches sombres du palais de la justice. Leur demande visait à la reconnaissance de l’indépendance d’Arezzo et de sa chapelle mais le tohubohu qu’ils ont provoqué n’a pas permis aux autorités convoquées sur place par le collectif de citoyens responsables et graves de s’en faire une image précise. Je crois que les manifestants qui les ont accompagnés n’ont pas compris cela non plus. Tout ce beau monde n’aura retenu que le slogan devenu instantanément fameux : l’extincteur au broyeur, les pingouins aux marsouins, et interprété celui-ci comme un appel à la désobéissance civique, au non-respect des délibérations des organes judiciaires, politiques et agraires tel que visé au livre trois du code des peines et joies multiples.
Une grappe militaire d’une cinquantaine de soldats et soldates armés jusqu’aux dents a alors investi les lieux à l’heure précédemment mentionnée et avec grenades lacrymogènes comme instrument de suivi thérapeutique elle a obtenu la dispersion rapide des regroupés asociaux.
Ne restaient plus que mes pingouins et figurez-vous une vieille dame sourde tenant son chien à la laisse et invoquant les faveurs divines pour soigner l’allergie dont ce dernier souffrait. Les quatre ont été arrêtés et conduits en cellule d’apaisement psychologique, recueillement juste et durable et pacification interne de laquelle aucun n’est sorti au moment où j’écris ces mots.
Il semblerait selon des rumeurs dont la bouchère de la rue Jacques de l’ancienne poste de Ménilom a démontré la justesse en me vendant un gigot d’agneau de 1 kilo et trois cent grammes que les quatre seraient sur le point d’avouer leur responsabilité entière et unique dans les évènements calamiteux d’il y a quelques mois, évènements dont je vous rappelle ne pas avoir réussi obtenu la moindre information en dépit de quatre jours d’enquête menée d’arrache-pied et mains liées.
A ce propos, je voudrais ajouter un bémol salutaire à ce que je viens de vous dire, je sais c’est un peu confus mais le direct d’écriture obéit à des règles impératives m’obligeant à taper sur le clavier de mon ordinateur des textes sans les biffer ou les relire, je me dois de vous entraîner dans la tourmente de ces mondes tourbillonnants et basculants.
Bref, j’ai peut-être obtenu une information particulière quant à la date de ceux-ci. En effet la bouchère dont je vous parle, qui répond au nom d’Eléonore de la Tourmille même si elle ne répond pas à grand-chose étant en permanence en train de parler, de son jardin, de la partie de thé qu’elle envisage d’organiser le mois prochain à l’occasion du mariage de la nièce de son oncle, c’est-à-dire sa sœur par alliance, des ragoûts de veau aux morilles et confitures de fraise et citron, et des pièces de piano et violon pour orchestre à 19 mains, a lors de la découpe d’une pièce de bœuf particulièrement imposante déclaré urbi et orbi que les évènements dont il s’agissait, les trop fameux, ceux dont je m’échine à vouloir déterminer la nature et la date, l’avaient tellement affectée qu’elle n’en dormait plus depuis Noël dernier. Noël dernier !… nous y sommes, nous savons donc que lesdits incidents dramatiques se sont produits avant Noël, c’est-à-dire il y a plus de cinq mois, à une date où mes amis et moi-même étions à des années-lumière d’ici.
J’ai sauté silencieusement sur place et ai d’ailleurs manqué de m’égorger contre les pales du ventilateur tropical installé au-dessus du meuble à viandes puis suis parti raconter mes dernières découvertes à Maria dont le regard demeure celui qu’il a toujours été. C’est ainsi, on ne se change pas. Maria m’a félicité et m’a appris à ce moment-là que le Yéti anarchiste que je n’avais pas vu depuis un certain temps avait incendié la bibliothèque municipale à titre de provocation révolutionnaire et avait été arrêté sur le champ. Je n’en ai été que marginalement surpris.
Il avait cependant été en mesure de lui passer un exemplaire du Courrier monarchique de caste grande et belle pour politicien nouveau genre du Noël précédant qui compilait ‘différentes contributions de contritions relatives aux commisérations nécessaires après les évènements délétères de l’année écoulée’.
Après les avoir lues, elle me les a passées et c’est à leur lecture que je vais m’atteler maintenant en vous souhaitant une belle, douce, sainte et bonne nuit à vous qui dormez sagement quelque part sur cette planète ou une autre qui lui ressemble ici ou maintenant ou peut-être même pas, allez donc savoir.
d’Eléonore de la Tourmille même si elle ne répond pas à grand-chose étant en permanence en train de parler, de son jardin, de la partie de thé qu’elle envisage d’organiser le mois prochain à l’occasion du mariage de la nièce de son oncle, rires elle sert à quoi celle la?
Il y a assez de places dans les prisons?
Enfin Maria montre un peu plus de profondeur :elle parle lol…merci encore …quelle épopée! dire que je dormais ….
J’aimeJ’aime
les prisons de cet endroit ne sont pas vraiment remplies. Il faudra voir les tribunaux, on y arrive bientôt… Maria s’exprime beaucoup mais le narrateur ne peut pas l’entendre puisqu’il est d’évidence toujours perdu dans son regard…
J’aimeAimé par 1 personne
il faut que le narrateur vole les lunettes roses des pingouins l’amour rend aveugle. Maria a besoin que son amoureux l’aide un peu disait madame le juge.
J’aimeAimé par 1 personne
j’ai toujours un faible pour les lunettes, jaune c’est une idée mais rose c’est pas mal. L’idée que j’ai de mes pingouins est à peu près celle-ci:
http://www.google.ch/imgres?imgurl=https://zooaroundtheworld.files.wordpress.com/2014/07/bcb2efde2b3720760c9f721b29e80094.jpg&imgrefurl=https://zooaroundtheworld.wordpress.com/antarctica/rockhopper-penguins/&h=1200&w=1920&tbnid=3xKebAxNYdYt5M:&docid=AMBLNdaXHeiBiM&ei=CgMyVuecFYvoav_qqbAO&tbm=isch&ved=0CEYQMygfMB9qFQoTCOfJkvfJ58gCFQu0Ggodf3UK5g
J’aimeAimé par 1 personne
ils ont besoin d’aller chez le coiffeur…de plus là ild n »ont pas de lunettes..rires..
J’aimeAimé par 1 personne