D’une recherche inutile dans un temps immobile
Il m’est difficile de vous parler aujourd’hui.
Je suis à la recherche d’une jeune professeure de sport dans une ville dont j’ignore le fonctionnement et qui est figé dans un immobilisme du temps.
Je vous ai déjà expliqué ce dont il s’agit. Pas la peine de vous en dire plus.
Je marche au milieu d’humains qui sont arrêtés dans leur gestuelle particulière, leurs mots suspendus dans un long grognement sans signification particulière, telles des statues de sel, des icônes bibliques ou des sculptures précaires arrêtées dans une position définitive, parfois incompréhensible, souvent ridicule.
Je vais de l’une à l’autre, les contemple et m’enfuis, à la recherche du temps immobile et des femmes oubliées, de cette jeune femme en particulier avec qui j’ai passé quelques instants mais dont j’ignore tout, même le nom, je ne sais où elle est et ne peut demander à personne quelque éclaircissement que ce soit puisque, par définition, à part mes amis et moi-même, toutes et tous sont soumis au même diktat du temps qui les a freiné et moulé dans ces postures affligeantes.
Tout un univers à l’arrêt.
Tous les vivants stoppés nets dans leur élan.
Pas de vent.
Pas de bruit si ce ne sont ces vrombissements peux sonores mais agaçants à la fin.
Pas de mouvement, même pas celui des nuages dans le ciel ou des vaguelettes sur l’eau des rivières qui traversent la ville de part en part. Pas de senteurs ou parfums, même pas chez le boulanger.
L’air est translucide mais épais, on pourrait soupeser ses contours, c’est assez indéfinissable, j’hésite en écrivant ceci car je ne saurais décrire cette perméabilité de l’air, cette étrange translucidité qui n’est pas totalement transparence.
Je fends l’air en avançant de mon pas maladroit à la recherche de ma maîtresse d’un jour pour m’excuser… demande parfaitement justifiée mais surprenante de Maria au regard si profond que je m’y ressource fréquemment… je sens le temps qui se cristallise, s’épaissit, se compacte… tout semble avoir un poids, même l’indicible et l’invisible.
Je cours de l’une à l’autre, j’entre dans les maisons immobilisées dans un présent parfois imprévisible, des enfants stoppés dans un jeu de légo, des couples en train de se chamailler, s’ignorer, se parler ou s’aimer, des isolés s’isolant d’avantage et des peureux se cachant de la vie pour oublier la mort et y sombrer plus rapidement encore, mais je ne trouve pas celle que je cherche.
Il n’y a pas de trace d’elle.
Ou plutôt, il doit y avoir des traces mais comme je ne la connais pas je ne peux pas les reconnaître.
Tout est complexe, lourd et soporifique.
Je bute sur les mots, sur les gestes, sur les gens.
J’essaie de bouger ces corps immobiles pour dévoiler un visage ou quelque signe de reconnaissance mais n’y arrive pas car en se figeant ces gens se sont épaissis et pèsent dorénavant une tonne, ou plus.
J’essaie de retrouver une aiguille dans une botte de foin mais je dois le faire pour espérer retrouver une once de confiance de la part de Maria.
Comment pourrait-elle dorénavant me croire après mes trahisons?
Je cherche…
Le temps s’est arrêté.
Il ne bougera peut-être plus jamais.
Un point final dans l’évolution des choses et du temps. Tout ceci n’ayant en définitive que fort peu d’intérêt au regard de l’univers dont les dimensions et la signification nous échappent, il ne serait après tout pas plus mal que ceci s’arrête ainsi.
Pas de grandiose apocalypse, de choc titanesque, d’explosion définitive, simplement un arrêt sans importance particulière à un moment anodin d’une histoire sans signification.
Tout le monde stoppé dans un geste, un mot ou un silence, et pas de suite, non, pas de suite, juste un prolongement du présent jusqu’à l’infini.
Ceci refléterait notre inutilité chronique et l’insignifiance de notre présence… et tant pis pour celles et ceux qui sont persuadés de l’inverse, et ils sont légions…
Pendant ce temps je cherche et pour l’heure vais vous laisser car je m’essouffle ainsi à vous parler par clavier interposé tout en marchant ou courant de l’une à l’autre. C’est une position incommode et je ne pourrais pas la supporter bien longtemps. Pardonnez-moi.
Tout un univers à l’arrêt.
Tous les vivants stoppés nets dans leur élan.
Pas de vent.
si il y a eu une véritable tornade la nuit passée je crois que c’est la tempête Maria pourquoi retrouver cette fille? tu veux encore faire une partie de gymnastique avec elle? Avoue! pauvre Maria aux yeux si profonds….
la suite please…
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Le seul avantage des pas décidés est,que l’on donne
l’impression de savoir où l’on va…On n’ose pas vous déranger
tellement vous avez l’air important…
Mais,c’est juste une façade…
Il n’y a que les simples d’esprit qui croient savoir où ils vont..
Heureux ,ceux qui ont les jambes flageolantes et ignorent où ils vont.
Car ,alors ils entre aperçoivent à quel point le monde est vaste
ET? alors seulement ils peuvent choisir une direction.
Vous,ne soyez pas triste! vous avez été touché par la lumière et,
bientôt VOUS VERREZ COMBIEN LE MONDE EST VASTE ET BEAU.
( tous droits réservés extrait :le fil)
Marguerite.
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merci…
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Bonsoir Eric je viens de rentrer en faisant un arrêt à France Loisirs …(je n’aime pas acheter sur le net) rien vu de toi là bas..j’enrage…
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