The water was cold and rising up fast within the little vessel on board of which the little girl, the penguins, the new cat and old butterfly, the old man without a sea and the salamander had taken refuge. None of them was extremely concerned about this phenomenon since they were also acutely aware of the fact that there was no Austrian Ocean and that therefore this episode might not be the clear reflection of the reality in the common sense of the word. However, they were uneasy about the whole course of events and did not like so much the physical tension resulting from toes, legs or paws being immersed in cold water. This contradiction in their inner feelings was somewhat stressful which provoked unexpected reactions such as a cat, formerly referred to as a yellow butterfly, talking about a burnt toaster, or a penguin whistling a composition by John Coltrane. Eventually, the water reached an unbearable level and all had to start swimming but soon enough realized that the water had solidified into a strange, mildly solid and viscous state upon which they could actually stand up and walk. They were mystified but relieved…


Wandering in a world which was losing its meaning step after step, the Penguins looked at the ground underneath them and discovered shadows of worlds that had been, worlds that could have been and worlds that would never be. All of them were moving around like brainless sparrows with no apparent sense of direction or purpose. At that moment they understood that the point was not that much what had to be done but how they were to do it and they noted with an immense feeling of satisfaction that nothing which they might have done or omitted to do in their tiny lives of penguins lost in this or whichever other nonsensical world could shame them. They felt proud about it and when looking at the salamander, the butterfly and the little girl with a red pullover they sensed without being in a position to prove it that they were all in the same position. Who was the culprit? did they wonder but they could not respond to this absurd question because their perception of the world was blurred and ineffective. The girl tried to speak but no sound emerged from her childish lips.


La cathédrale de Rouen – (v2)


Reconstruction, déconstruction, reconstruction…


Script – Bobby – 1


BOBBY

1.   Dans un bar miteux quelque part dans le Sud des États Unis

Un bureau sordide. Un morceau de plastique flotte sur un gros appareil de climatisation. Les portes sont ouvertes. On entend le public discuter et rire en arrière fond. Les musiciens et le gérant de la boite s’engueulent au sujet du retard de Bobby, alias Robert Johnson Jr., la quarantaine mais qui en paraît facilement vingt de plus. Flasque, drogué, alcoolique, il a été brisé par la vie ou la mort, allez savoir. . Il a été un assez bon musicien dans une autre vie. Il n’est plus rien, même pas l’ombre de lui-même car il n’a jamais été grand-chose. Sa femme, Lisa,  l’a beaucoup aimé mais maintenant ne fait que le supporter. Sa fille, Mary, le déteste, en a honte, il la dégoûte.

Bruce (Musicien, Leader du groupe)

Putain ! Vince, Putain. Je t’avais dit que ce con ne viendrait pas. Mais toi, Vince, tu sais tout, bien sûr. Toi t’es le bon samaritain, celui qui aide les frères dans la merde. Bravo. Félicitations. Et maintenant on fait quoi, hein ? … T’es aussi con que lui….

Vince (gérant du bar et sorte d’agent)

T’énerves pas. Il va venir. De toute manière pas de problème, j’ai une solution. S’il arrive pas dans les cinq minutes on commence avec Eliah !

Bruce

Et c’est qui celui-là? Un autre de tes coups foireux ? C’est quoi cette fois-ci ? Un has-been qui a morflé dans un pare-brise après s’être shooté ? Un beauf qui s’est castré pour plaire à sa mère ? Une pétasse qui boit seulement huit jours sur sept ? …

James (Musicien)

(Le bras autour de Bruce, le calmant)

Arrête ! Bon sang, après tout, c’est lui qui nous procure ces engagements non ? S’il y a un problème c’est lui qui paiera. Bobby c’est un con, ça d’accord, tout le monde le sait, mais laisse le finir s’il te plait.

Vince

Bon, OK, cet Eliah, c’est un petit jeune, doué. Je l’ai entendu plusieurs fois jouer avec Ted et il est vraiment bon pour un gars de cet âge. Il connaît vos morceaux. Il suivra comme il pourra et de toutes les manières ce sera pas pire qu’avec Bobby. Maintenant, si t’as une autre solution, je t’écoute mon frère.

Bruce

Et il est où ce génie de la guitare, ce branché du clavier, cet illuminé du saxo ?

Vince

(Calmement)

Derrière toi

Eliah

(La vingtaine tout au plus. Maigrichon. Souriant naïvement)

Bonjour. Moi c’est Eliah. Je suis prêt et en forme. Pas de bile à vous faire, je suivrais sans tirer la couverture à moi.

Bruce

(Énervé)

Tu te fous de ma gueule. Ce gamin ? Mais t’es vraiment trop ! (Il veut frapper son agent mais James l’en empêche)

James

(Les séparant)

Stop, ça suffit ! On se calme, on se calme. (à Vince) Toi, c’est la dernière fois que tu nous fais cela ! Compris. (à Bruce) Bon, on joue avec lui, OK, mais c’est parce que l’autre connard s’est pas pointé. Maintenant, t’as pas le choix. Ça passe ou ça casse ! (à Vince) Si tu t’es gouré, j’te jure qu’on te fait la peau. Ce genre de concert c’est important pour nous. Si on se plante en direct sur CKF3 t’imagine même pas ce que tu vas recevoir sur ta gueule. Bon…. On se calme, tout le monde se calme … (é Eliah) Petit, t’oublie ce que t’as entendu. OK ? On est tous énervé à cause de l’autre mariole de Bobby qui n’en rate jamais une… On va jouer ensemble, tranquille, simple et cool. OK ?

Eliah

Je vous ai dit que pour moi pas de problème. Je connais vos morceaux sur les cheveux de mon crâne. Pas de bile à vous faire. J’suis réglo.

Vince

Allez-y, ça ira, ça ira, j’en suis sur…

Les trois hommes entrent en salle et se dirigent vers la petite scène. L’atmosphère est enfumée, la scène étroite, le public chaleureux. Applaudissement. Ils commencent à jouer un morceau très lent. Bruce se remet de ses émotions.

Après quelques minutes il entend du bruit derrière lui. Il se retourne et voit Bobby chancelant qui essaye d’entrer dans la salle traînant sa guitare. Il se précipite sur lui, l’empêche de mettre un pied en salle et le pousse au fond du Bureau sans ménagement puis le jette dehors par la sortie de secours.

Vince

(Criant) Pourquoi, pourquoi tu m’as fait ça ? Hein, pourquoi. J’essaye de te sortir de ta merde. De te remettre en selle. J’arrive à convaincre un bon groupe. Je fais des mains et des pieds pour que ces mecs de la radio viennent. Et toi, qu’est-ce que tu peut être con, en majuscule, C, O, N, tu trouves pas mieux que te bourrer la gueule et arriver avec 1 heure de retard…

Bobby

(Presque inaudible)

J’sais pas. J’suis pas bien. … J’sais pas. Pourquoi ?

Vince

(Lui fermant la porte au nez – on continue à entendre la musique)

J’aurais essayé, Bobby. J’aurais vraiment essayé, Bobby, mais t’es trop con. Tu diras à Lisa, hein, tu lui diras. Maintenant va cuver ailleurs, il vaut mieux qu’on te voie pas dans les parages pour quelque temps.

Bobby marche toujours chancelant le long d’une palissade. On voit les lumières d’un train en arrière plan. Une zone vaguement urbaine et complètement délabrée. Des tags partout. Il bute sur un vague tas de détritus et vomit puis s’effondre dans la boue. Il y a un joli reflet de Lune sur une flaque d’eau sale.

Le vol étrange de formes diffuses…