The little girl with a red pullover accompanied by her unfortunate followers, among them some aloof penguins and an old man without a head were walking in the streets of a city which they wrongfully believed was Vienna near the Austrian Ocean. They were wondering among a crowd of heartless humans whose purpose in life was, apparently, to scream nonsensical phrases linked to the perception they had of a world with character and purpose but without outsiders. The little group led by the redhead girl called upon one of these unfortunate souls to show them the direction of Arezzo where Piero della Francesca’s frescoes were hidden. But this did not have any meaningful impact and soon enough they found themselves in front of a golden building without an entrance


The little girl with a red jacket watched the horizon fading away at the bottom of the Austrian Ocean. She believed that notwithstanding the peaceful nature of the Abyss the awkward flavours of humanity did not seem to better over the recent circumstances and thus decided to immerse herself once again in the wild civilization lingering way few miles above. The penguins, the salamander and the old butterfly shook their heads in a form of utter disbelief while the old man without a head thought that this was definitively generating a sense of anxiety around him. They all started to move at once towards their benign and obsolete future…


The girl with red shoes, the penguins, the salamander and the butterfly were evolving in a world which was setting new grounds, tentacles and channels on a daily basis. They could not grasp the oddity of it and were quite frankly impermeable to any concept of this nature. Instead they decided to dance and sing in mute voices to celebrate the beauty that resided in the inner self of any being, whichever or whoever it is. When this was done, they sat on a bench next to an old man and remained still for a long time.


La cathédrale de Rouen – (v2)


Reconstruction, déconstruction, reconstruction…


Script – Bobby – 1


BOBBY

1.   Dans un bar miteux quelque part dans le Sud des États Unis

Un bureau sordide. Un morceau de plastique flotte sur un gros appareil de climatisation. Les portes sont ouvertes. On entend le public discuter et rire en arrière fond. Les musiciens et le gérant de la boite s’engueulent au sujet du retard de Bobby, alias Robert Johnson Jr., la quarantaine mais qui en paraît facilement vingt de plus. Flasque, drogué, alcoolique, il a été brisé par la vie ou la mort, allez savoir. . Il a été un assez bon musicien dans une autre vie. Il n’est plus rien, même pas l’ombre de lui-même car il n’a jamais été grand-chose. Sa femme, Lisa,  l’a beaucoup aimé mais maintenant ne fait que le supporter. Sa fille, Mary, le déteste, en a honte, il la dégoûte.

Bruce (Musicien, Leader du groupe)

Putain ! Vince, Putain. Je t’avais dit que ce con ne viendrait pas. Mais toi, Vince, tu sais tout, bien sûr. Toi t’es le bon samaritain, celui qui aide les frères dans la merde. Bravo. Félicitations. Et maintenant on fait quoi, hein ? … T’es aussi con que lui….

Vince (gérant du bar et sorte d’agent)

T’énerves pas. Il va venir. De toute manière pas de problème, j’ai une solution. S’il arrive pas dans les cinq minutes on commence avec Eliah !

Bruce

Et c’est qui celui-là? Un autre de tes coups foireux ? C’est quoi cette fois-ci ? Un has-been qui a morflé dans un pare-brise après s’être shooté ? Un beauf qui s’est castré pour plaire à sa mère ? Une pétasse qui boit seulement huit jours sur sept ? …

James (Musicien)

(Le bras autour de Bruce, le calmant)

Arrête ! Bon sang, après tout, c’est lui qui nous procure ces engagements non ? S’il y a un problème c’est lui qui paiera. Bobby c’est un con, ça d’accord, tout le monde le sait, mais laisse le finir s’il te plait.

Vince

Bon, OK, cet Eliah, c’est un petit jeune, doué. Je l’ai entendu plusieurs fois jouer avec Ted et il est vraiment bon pour un gars de cet âge. Il connaît vos morceaux. Il suivra comme il pourra et de toutes les manières ce sera pas pire qu’avec Bobby. Maintenant, si t’as une autre solution, je t’écoute mon frère.

Bruce

Et il est où ce génie de la guitare, ce branché du clavier, cet illuminé du saxo ?

Vince

(Calmement)

Derrière toi

Eliah

(La vingtaine tout au plus. Maigrichon. Souriant naïvement)

Bonjour. Moi c’est Eliah. Je suis prêt et en forme. Pas de bile à vous faire, je suivrais sans tirer la couverture à moi.

Bruce

(Énervé)

Tu te fous de ma gueule. Ce gamin ? Mais t’es vraiment trop ! (Il veut frapper son agent mais James l’en empêche)

James

(Les séparant)

Stop, ça suffit ! On se calme, on se calme. (à Vince) Toi, c’est la dernière fois que tu nous fais cela ! Compris. (à Bruce) Bon, on joue avec lui, OK, mais c’est parce que l’autre connard s’est pas pointé. Maintenant, t’as pas le choix. Ça passe ou ça casse ! (à Vince) Si tu t’es gouré, j’te jure qu’on te fait la peau. Ce genre de concert c’est important pour nous. Si on se plante en direct sur CKF3 t’imagine même pas ce que tu vas recevoir sur ta gueule. Bon…. On se calme, tout le monde se calme … (é Eliah) Petit, t’oublie ce que t’as entendu. OK ? On est tous énervé à cause de l’autre mariole de Bobby qui n’en rate jamais une… On va jouer ensemble, tranquille, simple et cool. OK ?

Eliah

Je vous ai dit que pour moi pas de problème. Je connais vos morceaux sur les cheveux de mon crâne. Pas de bile à vous faire. J’suis réglo.

Vince

Allez-y, ça ira, ça ira, j’en suis sur…

Les trois hommes entrent en salle et se dirigent vers la petite scène. L’atmosphère est enfumée, la scène étroite, le public chaleureux. Applaudissement. Ils commencent à jouer un morceau très lent. Bruce se remet de ses émotions.

Après quelques minutes il entend du bruit derrière lui. Il se retourne et voit Bobby chancelant qui essaye d’entrer dans la salle traînant sa guitare. Il se précipite sur lui, l’empêche de mettre un pied en salle et le pousse au fond du Bureau sans ménagement puis le jette dehors par la sortie de secours.

Vince

(Criant) Pourquoi, pourquoi tu m’as fait ça ? Hein, pourquoi. J’essaye de te sortir de ta merde. De te remettre en selle. J’arrive à convaincre un bon groupe. Je fais des mains et des pieds pour que ces mecs de la radio viennent. Et toi, qu’est-ce que tu peut être con, en majuscule, C, O, N, tu trouves pas mieux que te bourrer la gueule et arriver avec 1 heure de retard…

Bobby

(Presque inaudible)

J’sais pas. J’suis pas bien. … J’sais pas. Pourquoi ?

Vince

(Lui fermant la porte au nez – on continue à entendre la musique)

J’aurais essayé, Bobby. J’aurais vraiment essayé, Bobby, mais t’es trop con. Tu diras à Lisa, hein, tu lui diras. Maintenant va cuver ailleurs, il vaut mieux qu’on te voie pas dans les parages pour quelque temps.

Bobby marche toujours chancelant le long d’une palissade. On voit les lumières d’un train en arrière plan. Une zone vaguement urbaine et complètement délabrée. Des tags partout. Il bute sur un vague tas de détritus et vomit puis s’effondre dans la boue. Il y a un joli reflet de Lune sur une flaque d’eau sale.

Le vol étrange de formes diffuses…